Friche usine Trailor

Recyclage de l’amiante, un espoir !

Lunévillois Recyclage de l’amiante : une usine pourrait créer près de 200 emplois

L’amiante a fait énormément de mal aux territoires industriels de l’est de la France, et le Lunévillois ne fait pas exception. Une opportunité se présente cependant, celle d’une usine de recyclage qui pourrait s’installer ici et créer près de 200 emplois.

Friche usine Trailor
Le désamiantage de la friche Trailor à Lunéville en septembre 2020.  Photo ER /DR

Et si le Lunévillois devenait une terre d’innovation concernant le recyclage de l’amiante ? C’est ce qui semble se dessiner avec un projet pilote qui pourrait s’installer à Chenevières, à moins d’une vingtaine de kilomètres de Lunéville. Aujourd’hui, l’amiante, interdit depuis 1997 en raison de sa toxicité, est très peu recyclé, et majoritairement enfoui. « Un véritable cadeau empoisonné pour les générations futures », juge Bernard Leclerc, le président de l’association départementale de défense des victimes de l’amiante et des maladies professionnelles (ADDEVA 54).

Mais à l’opposé, ce « projet pilote » du groupe français Europlasma, viserait à le recycler, en reposant sur des avancées très récentes : la vitrification de l’amiante par l’utilisation de la torche à plasma. En simplifiant à l’extrême le procédé, il s’agit de chauffer l’amiante pour le transformer en une sorte de verre et donc, détruire les fibres qui causent les problèmes respiratoires. Ensuite ce « verre » peut être concassé et utilisé, sans danger, dans le BTP, comme sous-couche routière par exemple.

« On espère avoir de bonnes nouvelles en 2022 ou 2023 »

À cette usine devrait s’ajouter une ferme solaire de plusieurs hectares, cette technique étant particulièrement vorace en énergie. 150 à 200 emplois pourraient être créés. « S’il reste beaucoup de travail, et qu’il nous faudra le soutien de l’État et de la population, on avance bien et on espère avoir de bonnes nouvelles en 2022 ou 2023 », explique Bruno Minutiello, président de la communauté de communes de Lunéville à Baccarat.

Pour Europlasma, le Lunévillois est intéressant par sa localisation géographique qui lui permettrait d’atteindre les marchés allemand, luxembourgeois et belge en plus du marché français.

« Nous avons toutes et tous, quelqu’un autour de nous qui est touché par ce fléau »

Et pour le Lunévillois, ce serait un juste retour des choses. « Nous avons toutes et tous quelqu’un autour de nous qui est touché par ce fléau. C’est d’autant plus important pour nous que le territoire se place, dans le futur, à la pointe du recyclage de l’amiante », explique ainsi Bruno Minutiello. Une histoire liée à l’industrie locale, notamment Trailor et la cristallerie de Baccarat. Au point qu’aujourd’hui, l’ADDEVA 54 est l’une des plus grosses associations du Lunévillois avec plus d’un millier de membres. Une belle occasion se présente donc pour écrire, au chapitre de l’amiante, une nouvelle page de l’histoire de l’industrie locale, après de tristes épisodes, avec une industrie créatrice d’emplois et développant un savoir-faire local de pointe.

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