Rendu de jugement
Baccarat | Fait divers Amiante : les victimes enfin reconnues
La salle des fêtes de Baccarat était pleine, ce mercredi 13 novembre. Près de 500 personnes ont assisté à la réunion de l’Association départementale de défense des victimes de l’amiante (Addeva 54), pour suivre les avancées judiciaires des « dossiers amiante » de leurs collègues de la Cristallerie et portant sur le développement du préjudice d’anxiété.

- Le 14/11/2019 à 16:50
- Les salariés concernés par une exposition à des produits nocifs sont venus nombreux, pour écouter l’avancée des dossiers de l’Addeva. Photo ER /Pierre THILLOT


Il a fallu ramener des chaises dans la salle des fêtes de Baccarat, tant les gens sont venus nombreux pour écouter les bénévoles et l’avocat de l’association Addeva 54 , qui se battent pour faire valoir les droits des travailleurs exposés à des produits dangereux au sein de leur entreprise.
Quatre cent cinquante dossiers ont été envoyés devant la justice, pour bénéficier d’un préjudice d’anxiété après avoir été en contact avec de l’amiante.
En mai dernier, trente anciens salariés de la Cristallerie de Baccarat ont obtenu gain de cause devant la Cour de cassation.
De l’amiante toujours présent
La question brûlait les lèvres des autres employés qui se sont lancés dans cette procédure judiciaire : « Est-ce que l’on va gagner ? ».
« La Cour de cassation a statué pour vos collègues. Il y a 99 % de chance qu’elle prenne la même décision pour vous », rassure maître Cédric de Romanet, avocat de l’association.
« Vous vous rendez compte que nous sommes en 2019 et qu’il y a encore de l’amiante au sein de l’établissement ? », fustige Bernard Leclerc, président de l’Addeva.
Le 5 avril 2019, la Cour de cassation a décidé que tous les salariés exposés à l’amiante pouvaient bénéficier d’un préjudice d’anxiété et cela même s’ils n’exerçaient pas au sein d’un établissement classé.
Les CMR reconnus comme préjudice d’anxiété
Les ouvriers peuvent également, depuis le 11 septembre 2019, demander une réparation de préjudice d’anxiété et se faire indemniser s’ils ont été en contact avec des produits nocifs ou toxiques qui peuvent générer une pathologie grave. Les cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) s’appliquent désormais à cette décision.
« Votre direction vous expose à des substances toxiques ! Le plomb, les hydrocarbures, les HAP… Plus on aura de dossiers, plus on pourra avancer sur la protection des travailleurs », souligne Bernard Leclerc. Pour Rémy*, employé à la Cristallerie de Baccarat, aucun doute : « On nous cache plein de choses ».
Le 5 décembre, l’Addeva participera à Nancy à la grande manifestation nationale.
Pierre THILLOT